Raconte-moi Cuba, Claire Pendola : du voyage à l’auto-édition [Interview]

Avec son accent du sud, ses origines italiennes, l’Amérique Latine qui lui colle à la peau et les souvenirs de son expatriation à Barcelone et au Canada, quand Claire Pendola parle on a l’impression qu’elle est toujours en train de voyager, et on se demande quelle sera sa prochaine destination. Paru en avril 2017, « Raconte-moi Cuba » est un carnet de voyage illustré auto-édité dans lequel elle dévoile les mystères de l’île caribéenne avec humour, fraîcheur, spontanéité et poésie. À l’heure où s’auto-publier en ligne sur Amazon est l’El Dorado des auteurs en herbe et des manuscrits en mal d’amour, Claire a réalisé un rêve et nous raconte son aventure. De Cuba en passant par le cap de l’écriture et le défi de l’auto-édition, interview avec une spécialiste des mutations !

  • « Raconte-moi Cuba » : un carnet de voyage

[1] Dans l’avant-propos de ton livre tu écris : « J’ai toujours vu le voyage comme une rencontre ». Penses-tu que la découverte de l’Autre permet de mieux se trouver soi-même ?

Bien sûr ! D’ailleurs sans le voyage je ne serais pas du tout la même personne. Ce que j’aime dans le voyage, c’est que l’on sort de notre zone de confort, on est libre de se réinventer, une sorte de « reboot ». C’est là que les rencontres deviennent importantes et même déterminantes, car chacune d’elles contribuent à construire notre nouvelle personne. Que ce soit une femme forte qui nous inspire, un petit garçon qui nous donne une leçon de vie, et même une mauvaise personne qui nous aide à ne plus faire certaines erreurs.

[2] Entre écrire pour le plaisir et publier un livre papier, il y a un cap. Raconte-nous ta rencontre avec l’écriture et la naissance de ce projet !

Ecrire un livre était un rêve de petite fille. J’écris des blogs depuis 10 ans mais toujours sous des pseudonymes, par pudeur, j’ai donc dû surpasser mon manque de confiance en moi pour réaliser ce rêve. Un jour j’ai décidé qu’il était temps de franchir ce cap : j’avais envie de réunir mes passions pour le voyage et l’écriture dans un projet concret. J’ai commencé à en parler autour de moi et j’ai tout de suite été encouragée, c’est comme ça que je me suis lancée. Je n’étais pas à la recherche de notoriété, de succès, je voulais écrire un livre, point, me prouver que je pouvais le faire, et le fait d’être soutenue moralement par mes proches a fait toute la différence.

[3] Quel est ton passage préféré et pourquoi ?

Le passage est court et peut paraître banal, mais pour moi c’était un moment très personnel et difficile à expliquer. J’avais l’impression que les fantômes des auteurs venaient me rendre visite pour m’apporter l’inspiration. C’est là que je me suis dis pour la première fois « Je suis écrivain ».

« Je me mets à la place d’Hemingway qui adorait écrire au bar, et je commence à comprendre ce qu’il pouvait ressentir, pourquoi il traînait toujours dans ces coins. Et je réalise que ce n’était pas pour les Daïquiri ou les Mojitos, ni pour la jolie petite serveuse qui abuse de son déhanché. Non, c’était pour le bar en lui-même et tout ce qui pouvait s’y passer. L’odeur des tables en bois, les tableaux accrochés aux murs, la musique qui tourne discrètement en fond, ces personnes qui passent juste pour dire « Bonjour » car finalement ici, c’est un peu chez eux. C’est ça qui l’inspirait ! »

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Photo : Chris Tigas

  • Claire Pendola : de l’écriture à l’autoédition

[4] Comment as-tu connu l’autoédition et pourquoi t’a-t-elle séduite ?

J’ai choisi l’autoédition pour deux raisons très simples. Déjà, pour me sentir libre de faire ce livre à ma façon sans compromis. Ensuite, parce qu’il est devenu difficile de trouver un éditeur, alors je ne voulais pas avoir cette pression d’en trouver un à tout prix et d’attendre d’en avoir un pour être publiée. Je suis contente d’avoir fait ce choix, mais je me suis aussi rendue compte que l’accompagnement d’un professionnel de l’édition n’aurait pas été de trop. Ecrire un livre c’est une chose, mais le publier en est une autre !

[5] Des carnets au manuscrit autoédité, quelles joies et difficultés as-tu rencontrées ? Raconte-nous ton périple !

Ça a été toute une aventure ! J’ai invité mon ami illustrateur Léo Régeard à me rejoindre sur le projet. Ensemble, on a lancé le projet sur Ulule et récolté assez de fonds pour éditer le livre. On était trop contents ! Après le voyage, c’est là que c’est devenu difficile. Je ne trouvais pas d’angles intéressants, j’avais peur d’avoir un résultat nul, beaucoup de doutes et de remises en question. Ensuite, Léo a quitté le projet en cours de route, j’ai même eu des problèmes d’impression à deux semaines du lancement. Bref, pendant un an et demi il y a eu que des obstacles et j’ai craqué plus d’une fois ! Mais là encore, le fait d’être bien entourée et encouragée m’a permis de garder la foi et de continuer quoi qu’il arrive.

[6] Concrètement, côté budget, choix de la couverture, relecture, correction, mise en page, choix du papier, maquette, impression, diffusion, gains… Raconte-nous ton expérience !

C’est pour ce genre de détails que l’on réalise qu’en tant qu’auteur nos compétences ont des limites. J’ai eu la chance d’avoir l’aide d’amis plus qualifiés que moi pour la relecture, la mise en page et la création de la couverture. Pour les finitions, TheBookEdition.com  – la plateforme que j’ai choisie – était très simple à utiliser et propose plein d’outils qui aident à mettre en forme le livre. En plus, leur service client est top, donc ça m’a beaucoup aidée aussi. Pour la diffusion, étant donné que je travaille dans la communication, c’était plus simple. Je suis essentiellement passée par les réseaux sociaux, j’ai organisé une soirée de lancement dans la librairie Palimpseste de Paris et j’ai participé à “Allô la Planète”, c’est THE émission de radio des voyageurs.

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Illustration : Léo Régeard

  • Petits conseils et grand projet

[7] Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à celles et ceux qui souhaitent se lancer dans l’écriture d’un livre et/ou l’autoédition ?

Au final, je pense que ce qui fait la différence c’est le mental. Alors le meilleur conseil que je puisse donner c’est : croyez en vous, en votre projet, et entourez-vous des bonnes personnes pour ne jamais baisser les bras et aller jusqu’au bout. Avec la foi et la motivation, on peut surmonter tous les obstacles ! 

[8] Petit ou grand, pro ou perso, un projet est une gestation. Tu me vois venir… félicitations pour ta grossesse ! La naissance est prévue pour avril 2018, un an après l’autopublication de ton livre. Que t’inspire cette nouvelle aventure vers l’inconnu ?

Je pense que ce livre m’a énormément appris sur le plan personnel. J’ai plus confiance en moi, je relativise, j’écris avec encore plus de plaisir, sans pression, et j’ose faire de nouvelles choses comme l’illustration par exemple. J’ai toujours adoré faire des BD, encore une fois avec timidité, et depuis que je suis enceinte, je m’éclate à raconter mon expérience à travers le dessin ! Mon inspiration se présente sous une nouvelle forme c’est assez amusant. Moi qui voyais ce livre comme un aboutissement, je me rends compte qu’il a plutôt agit comme un tremplin en m’ouvrant plein de nouvelles portes !


Titre Raconte-moi Cuba

Auteure : Claire Pendola (1988)

Illustrations : Léo Régeard

ISBN : 9782956053705

Pages : 84

Site d’auto-édition : The Book Edition

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